Robots pollinisateurs : une solution miracle ou un aveu d’échec ?
Alors que les abeilles disparaissent et que la main-d’œuvre agricole se raréfie, une idée s’impose dans les serres du monde entier : remplacer la nature par des machines. Une étude publiée dans Artificial Intelligence Review par la Khalifa University présente les robots pollinisateurs comme la réponse à la crise. Mais derrière cette promesse high-tech se cache une réalité inquiétante.
Quand la technologie remplace la biodiversité
Les concepteurs vantent des systèmes sophistiqués : bras robotisés, drones, jets d’air ou d’eau, vibrations imitant les bourdons… Tout pour pallier la baisse des pollinisateurs naturels. Certaines solutions, comme le robot Arugga AI en Israël, sont déjà en service. Mais à quel prix ? Ces dispositifs sont coûteux, énergivores et conçus pour des environnements artificiels, loin des écosystèmes vivants.
Une fuite en avant
Plutôt que de restaurer la biodiversité et repenser nos pratiques agricoles, on préfère investir dans des machines. Cette logique interroge : voulons-nous vraiment d’un futur où la pollinisation dépendra de robots télécommandés et d’algorithmes ? Les chercheurs eux-mêmes reconnaissent les limites : faible autonomie, risques de dommages aux fleurs, complexité des systèmes, et surtout… une dépendance accrue à la technologie.
Le vrai problème
La disparition des abeilles n’est pas une fatalité. Elle résulte de nos choix : pesticides, monocultures, artificialisation des sols. Remplacer les insectes par des robots ne résout rien, si ce n’est pour quelques exploitations sous serre. C’est une solution symptomatique d’un modèle agricole à bout de souffle.
Et demain ? Des serres truffées de machines, des drones bourdonnant à la place des abeilles… Une agriculture déconnectée du vivant. Est-ce vraiment le progrès ?
Pour lire l’étude complète : A comprehensive review of current robot-based pollinators for crop pollination | Artificial Intelligence Review